lundi 8 février 2010

Week-end à la maison

Ça faisait un mois que je n'étais pas retournée voir mes parents. Il y a des choses qui ne changent jamais. Les parents par exemple. Papa, toujours aussi paresseux. Maman, toujours aussi dépensière. Contrairement à  Mimi, mon chat, imprévisible, tantôt câlin, tantôt mesquin. Quant à mon frère, c'est difficile à dire. Futur bachelier (on l'espère tous), il sait depuis plus d'un an ce qu'il souhaiterait faire après la terminale. Il est dans son petit monde et c'est bien comme ça. Ce week-end là, mon frère et moi étions malade tous les deux, ce qui n'était pas arrivé depuis environ 10 ans. Lui, enchaînant une infection des bronches après une gastro-enterite. Moi, une espèce de toux grasse qui me poursuit depuis deux semaines. Vive le troc des microbes.

Ma chambre, ça fait des années qu'elle est ce que qu'elle est. Un grand bazar. Imaginez un gros tas de fringues à droite, un lit à gauche, un bureau avec des vieux cours et des bouquins en vrac, une bibliothèque qui fait aussi présentoir à chaussures, et depuis toujours en constante prolifération, les fringues de maman et ses broutilles. Ma chambre est devenue un véritable dépotoir au fil des années et je me sens incapable de la ranger. Je me sens IMPUISSANTE. Il faudrait simplement faire le vide et recommencer. Ce serait tellement plus simple si tout était en Lego. Allez on casse tout, on reconstruit.  Ou comme dans les Sims, où on peut changer d'intérieur à l'infini et où le bordel n'existe pas surtout.

Pendant mon court séjour, Maman a encore cuisiné pour 10. On a mangé du pho à tous les repas et je pense qu'ils en mangent encore ce soir. Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, le pho est une soupe vietnamienne, dans laquelle on met des nouilles de riz, de la viande de boeuf et de porc, des pousses de soja,  bref ce qu'on a envie. Plus on laisse mûrir la soupe, plus c'est bon.

Après le repas, samedi soir dernier, j'ai traîné avec mon frère, chose plutôt rare, on a regardé le dernier épisode de How I met your mother (série que je conseille fortement). Puis, il m'a enseigné les règles de bases du poker et du black jack. Ce n'est pas si difficile, il faut juste savoir jouer la comédie. "Allez, je mets 10 000 balles sur ce coup-là. Ça t'en bouches en coin, hein ? Bon t'abandonnes ou pas ?" Bon je caricature un peu, je sais bien. Pour finir, il m'a montré des conneries sur Internet avant de dormir.

Le dimanche, jour du retour, est également le jour où l'on parle le plus, au déjeuner et surtout pendant le trajet qui nous mène vers la gare de Lyon. Après quelques conseils et des encouragements pour repasser ce sacré permis, j'ai repris le train avec un sac à dos bien plus chargé qu'à aller (merci maman pour les cookies). Comme d'hab.

jeudi 4 février 2010

Permis de conduire raté !

J'ai passé mon permis de conduire pour la deuxième fois hier et une nouvelle fois, je l'ai foiré. J'ai beaucoup de mal à me remettre de ma déception. Toutes ses heures perdues à conduire, tout cet argent gaspillé, à quoi ça mène ? 
La deuxième fois était bien pire que la première. Le moniteur était sec et n'hésitait pas à râler, me faisant passer pour une débile qui ne sait pas conduire. En tout cas, c'est sûr, j'ai bien manqué ce rangement en bataille. Il a contrebraqué pour moi. Trop tard.
Alors maintenant, dès que je pense à cet échec, j'ai les larmes aux yeux, et lorsque je suis seule ou lorsque je ne me sens pas observée, je me laisse aller. Les gens me demandent : "Alors, ce permis ?" Je peine à leur répondre que ce ne sera pas pour cette fois tout en sentant les larmes monter. J'évite de les regarder dans les yeux parce que si je les fixe, c'est inévitable : je pleure.
Pleurer. Ce soir-même, en sortant du conservatoire, je marchais dans les rues désertes du centre-ville pour rejoindre mon studio. Je n'ai pas pu m'empêcher de me refaire le film de mon permis dans la tête, de faire ressortir les remarques déstabilisantes de cet inspecteur...J'ai sangloté pendant tout le trajet. Je pleure dès que j'y pense, qu'on m'y fait penser ou quand je vois tout simplement des voitures rouler.
Avoir son permis, c'est devenir autonome et c'est rentrer dans "le monde des adultes". Voilà ce que ça représente pour moi. A 22 ans , je devrai me dire : "Allez, j'ai toute la vie devant moi pour passer ce p***** de permis". Mon copain me dit : "C'est qu'un permis. Ne t'en fais pas." Quoi "c'est qu'un permis" ? C'est rien ce permis ? Il ne comprend pas. De nos jours, il est tellement important d'obtenir son permis de conduire, ne serait-ce que pour trouver du boulot. On a beau avoir fait des études brillantes, être super diplômé, sortir d'une école prestigieuse. Rien n'y fait. Pas le permis B, pas de boulot. Cette dernière phrase me fait prendre pleinement conscience de l'enjeu qu'il y a derrière, moi qui finit mes études dans un an et demi.
Mes amis et mes cousins autour de moi l'ont presque tous à quelques rares exceptions près. Comment ont-ils fait ? Tenter une troisième présentation m'angoisse. Je n'ai plus confiance en moi. Je n'ai même pas reçu le courrier réponse que le moniteur m'a déjà envoyé un texto pour savoir si je voulais conduire demain matin. Au lieu de lui répondre que je ne voulais pas, je lui ai écrit que je ne pouvais pas. Bien sûr en vérité, je n'ai pas envie de conduire, Dire que je n'ai plus envie de conduire serait une aberration. Dans quelques jours, si mon humeur suit son cheminement normal vers "la guérison", je recommencerai à nourrir l'espoir d'avoir un jour ce permis. Espérer, c'est tellement humain ! Comment s'en empêcher ?